Espoir de reprise du tourisme ? 5 Pros font le point sur l’avenir

Puis-je encore voyager en temps de coronavirus ? Et quelles sont les conditions à respecter ? Quelles sont les perspectives (d’avenir) ? Update Coronavirus se renseigne pour vous : en collaboration avec Vacancesweb, le site de voyages GRANDE.be organise chaque mois une table ronde avec des experts d’organisations touristiques. Voici la première de ce mois de janvier.

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Ce 18 janvier, nous avons donné la parole à:
– Patrick Pourbaix (Managing Director France, Belgique et Luxembourg chez MSC Croisières),
– Dominika Szulc (directrice de la Polish Tourism Organisation)

– Katrin Erben (responsable RP & Marketing à l’Office national autrichien du tourisme)

– Annemie Verschueren (directrice médias de Visit Brussels)

– Jan Van Heel (directeur marketing d’Europ Assistance).

Impact sur le tourisme

Le coronavirus a un impact énorme sur le secteur du tourisme. Dans notre pays, les touristes étrangers sont en principe toujours les bienvenus, mais ils doivent remplir de nombreuses conditions pour entrer sur le territoire belge : un test et une quarantaine sont obligatoires. Les restaurants et les cafés sont fermés, mais les hôtels peuvent rester ouverts, tout comme les musées.

La situation est comparable en Pologne

Un test et une quarantaine sont obligatoires, mais tous les établissements horeca sont fermés, tout comme les centres culturels. Le tourisme international est compliqué, mais pas impossible. En Autriche, la politique en matière de frontière est encore plus stricte : les touristes ne sont pas admis. Seuls les voyages essentiels d’ordre familial ou professionnel sont autorisés. Le confinement est d’ailleurs en vigueur dans le pays jusqu’au 7 février. Le secteur Horeca reste fermé jusqu’au 1er mars et les pistes de ski ne sont ouvertes qu’aux amateurs locaux de sports d’hiver. Actuellement, les navires de MSC Croisières sont également à quai, même si le premier navire reprendra la mer le 24 janvier, entre Gênes et Malte. La baisse du nombre de voyages affecte également le fournisseur d’assurance voyage Europ Assistance. La demande de produits tels que les assurances assistance a chuté à environ 40 %, et à 50 %.

Comment les croisières s’organisent ?

Tout comme Europ Assistance, MSC Croisières a développé un protocole sanitaire bien strict. « À cet effet, nous nous sommes entourés d’experts médicaux. L’ensemble de l’équipage doit se faire tester, se mettre en quarantaine pendant 14 jours et subir un autre test avant l’embarquement. Mais ce n’est pas tout : chaque passager doit également être testé. Lors d’une croisière, un cluster de contaminations au coronavirus est une véritable catastrophe, mais si on voyage avec sa bulle en bonne santé, un bateau de croisière est l’endroit le plus sûr sur terre, puisque la situation y est parfaitement maîtrisée. S’il y a malgré tout le moindre signe d’infection à bord du navire, nous pouvons procéder à l’isolement du passager en question et à son rapatriement à la prochaine escale. Nous nous sommes donc bien préparés pour que nos croisières ne soient jamais vecteur de danger », explique Patrick Pourbaix, Managing Director France, Belgique et Luxembourg de MSC Croisières.

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Ces mesures spécifiques ont permis à ce croisiériste de poursuivre ses activités de façon limitée l’été dernier, après avoir reçu le feu vert des autorités italiennes, maltaises et européennes. « À la mi-août, nous avons repris la mer avec succès après cinq mois d’arrêt. En été, nous avons effectué vingt croisières avec le Grandiosa, un bateau qui relie Gênes et Malte. Nous avons ainsi accueilli un total de 30 000 passagers. Il y a un peu plus de deux semaines, un navire s’est également rendu jusqu’en Grèce, sans le moindre problème. Lorsque des mesures plus strictes et des confinements ont été annoncés en Belgique, en France et en Allemagne, il est devenu impossible de remplir le deuxième navire. En raison de la deuxième vague de coronavirus, nous avons fait une pause généralisée à la demande du gouvernement italien. Non pas parce que le protocole n’était pas au point, mais en raison de l’aggravation globale de la crise. Nous pourrons bientôt, d’ici la fin du mois de janvier, reprendre la mer et de nouvelles croisières. »

Besoin d’informations à jour

Dans le même temps, le nombre de demandes de renseignements au sujet du coronavirus a augmenté chez Europ Assistance. « Nous avons eu beaucoup plus de travail de la part de clients à la recherche d’informations. Certains s’informant sur la situation en France, d’autres des conditions de voyage en Italie. Nous avons dû fournir davantage d’informations, notamment sur ce que couvrait notre assurance. Nous avons mis en place un système de chat en ligne et mettons constamment à jour notre FAQ. Face à cette situation inédite, nous avons décidé en plus d’accorder une réduction à nos clients s’ils renouvelaient leur assurance », explique Jan Van Heel d’Europ Assistance.

Pour l’assureur, le bouleversement provoqué par le coronavirus a également entraîné des changements en interne. « En raison de l’évolution constante de la situation, nous avons dû sortir des sentiers battus. Malgré la COVID-19, nous continuons à aider les personnes à l’étranger et à offrir une assistance dans des circonstances difficiles. À cela s’ajoute un défi supplémentaire : la plupart de nos collaborateurs travaillent à domicile et non dans le centre d’appels. Nous avons mis au point de nouvelles méthodes et de nouveaux protocoles afin de pouvoir continuer à proposer un service à nos clients. »

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Un label de sécurité sanitaire à Bruxelles

Tout comme sur les bateaux de croisière, des initiatives sont prises dans les villes afin d’accroître la sécurité. Annemie Verschueren, directrice médias de Visit Brussels, est consciente de cet impératif. C’est la raison pour laquelle l’Office du tourisme de la capitale belge a mis au point un « Health Safety Label ». « Actuellement, 150 lieux différents bénéficient de ce label. Nous allons continuer à déployer ce système afin d’étendre le réseau de lieux et d’organisations. Nous restons en contact avec le public par voie numérique pour échanger des informations et des conseils. »
Au moyen de campagnes médiatiques, Visit Brussels tente de maintenir la capitale belge sur la carte. Dans la capitale, les acteurs du paysage culturel et touristique ont reçu un soutien financier des autorités locales. « Sur les 500 demandes, nous avons pu en accepter 436. Au total, plus de 4,5 millions d’euros ont été injectés dans ces secteurs. »

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Chèque touristique pour les polonais

Des initiatives similaires ont été prises en Pologne pour maintenir le tourisme à flot. « L’été dernier, il était encore possible de voyager. Les hôtels pouvaient demander un label de sécurité sanitaire. En divers endroits, il était possible de faire un test COVID et d’en obtenir rapidement les résultats. L’accent a été mis sur le tourisme local qui est important pour un grand pays comme la Pologne ayant une population de quarante millions d’habitants et une offre diversifiée. Les résidents ont été encouragés à voyager dans leur pays : chaque famille a reçu un chèque voyage de 500 zlotys, soit environ 125 euros, pour chaque enfant. Ce montant était doublé pour les enfants handicapés. Le chèque pouvait être utilisé dans des hôtels, des musées, des visites guidées, des attractions touristiques, etc. », explique Dominika Szulc, directrice de la Polish Tourism Organisation.

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La flexibilité est essentielle

À l’instar de Visit
Brussels, l’Office national autrichien du tourisme reste en contact étroit avec
les acteurs du tourisme en Autriche. « Ces derniers mois, je m’entretiens
quotidiennement avec les régions autrichiennes pour les informer de la
situation en Belgique et de l’attitude à l’égard du tourisme. Il s’agit de
planifier et de replanifier », confie Katrin Erben, responsable des
relations publiques et du marketing.

Pour Jan Van Heel d’Europ
Assistance, une attitude flexible est essentielle, tant pendant la pandémie
qu’après. « Le coronavirus a bouleversé notre façon de travailler. La
flexibilité restera un aspect important : revoir les plans, mais aussi
être capable et désireux de réagir rapidement deviendra la nouvelle norme.
Grâce à la crise du COVID-19, nous apprenons à intervenir prestement dans
différentes situations. Nous en récolterons encore les fruits à
l’avenir. »

Patrick Pourbaix de MSC
Croisières partage cette vision. « Nombre de personnes n’associent pas
grands navires et flexibilité. Pourtant, c’est bien le cas : nous sommes
en mesure d’ajuster l’itinéraire du jour au lendemain. Cet hiver, nous devrons
cependant nous limiter à la mer Méditerranée. Nous prévoyons d’ailleurs d’y
étendre prochainement notre zone opérationnelle au port de Marseille. »

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L’avenir ? Boom ou pas boom ?

En ce qui concerne l’avenir,
Patrick Pourbaix est plein d’espoir. « Il y a beaucoup d’intérêt pour
l’été. Nous sommes à 70 % de réservations par rapport à l’été 2020.
Pour l’hiver 2021-2022, nous sommes même à 85 % par rapport à une
année normale. Ce n’est pas si mal. »

Il s’agit d’un optimisme
prudent. Pour Jan Van Heel, il pourrait néanmoins s’amplifier à long terme.
« Grâce au programme de vaccination, on commence à prendre conscience
qu’un retour progressif à la normale est en vue. Tout le monde est impatient de
sortir de son cocon. En été, on pourra probablement voyager pour la première
fois sans avoir peur pour la population à risque ou âgée. Les voyages seront
plus nombreux, même s’ils se feront principalement en Europe et avec des
véhicules isolés comme la voiture. Mais quand les choses rentreront dans
l’ordre, nous assisterons à un véritable boom. Étant donné que tout le monde se
sera retenu pendant si longtemps, nous rattraperons en 2022 et 2023 tout ce que
nous avons manqué les deux années précédentes », prévoit Jan Van Heel
d’Europ Assistance.

Voyager local et responsable

Annemie Verschueren de Visit
Brussels tempère cet enthousiasme. « Je pense que nous devons nous
attendre à une reprise progressive du tourisme. Pour l’instant, le tourisme
local est en plein essor : les Belges ne cherchent pas forcément à
s’envoler vers le sud, mais envisagent plutôt les excursions d’une journée. Ils
(re)découvrent ainsi leurs propres villes et espaces verts. Ils prennent
conscience que Bruxelles a plus à offrir que l’Atomium ou une bière sur la
Grand-Place. Les données analysées indiquent d’ailleurs une augmentation du
nombre de touristes nationaux à Bruxelles. On aperçoit donc la lumière au bout
du tunnel. Bientôt, nous accueillerons à nouveau des touristes des pays
voisins, peut-être aussi du sud de l’Europe, puis d’encore plus loin. Les
chiffres montrent aussi que l’intérêt pour les vols intra-européens augmente à
partir d’avril. Pour l’instant, nous ne devons pas attendre les touristes venus
d’autres continents, car des pays comme l’Australie restent fermés jusqu’à la
fin de l’année. À vrai dire, je pense que nous ne reviendrons jamais à la
normale, mais plutôt à une situation aussi normale que possible. »

« Je ne sais pas si la
nouvelle normalité doit absolument être identique à l’ancienne », enchaîne
Katrin Erben. « Si la pandémie nous permet d’agir de manière plus
responsable envers nous-mêmes, notre santé et l’environnement, je pense que le
résultat est positif. Car selon moi, le tourisme s’est fourvoyé à plusieurs
reprises ces dernières années. C’est peut-être notre chance de rectifier le
tir. Les voyages effectués de manière réfléchie et durable constituent un défi
pour les grandes villes, mais il existe des alternatives. Au lieu de passer
cinq heures en avion sur deux jours, vous pouvez par exemple prendre le train
de nuit entre Bruxelles et Vienne. »

Annemie Verschueren abonde
dans ce sens. « Nous ne devons pas revenir à ce qu’étaient les choses en
2019. La transition vers des voyages plus responsables et plus durables
profiterait non seulement aux touristes, mais aussi aux habitants et aux professionnels.
Le tourisme urbain sera également moins populaire que le tourisme tourné vers
la nature. C’est un défi pour une ville comme Bruxelles. En tant que ville,
nous devons trouver notre place dans ce changement de mentalité. Heureusement,
Bruxelles est la ville la plus verte d’Europe grâce à ses nombreux parcs ! »

Cracovie et Auschwitz, mais pas que !

Les
acteurs du tourisme voient aussi des opportunités dans la période
post-coronavirus. « Des destinations plus proches susciteront plus
d’intérêt. Cela ouvre des possibilités pour la Pologne : située à une
journée de route à peine de la Belgique, et pourtant bien exotique. L’intérêt
croissant pour le tourisme tourné vers la nature nous donne la possibilité
d’élargir l’image traditionnelle de la Pologne, celle d’un pays doté d’un riche
patrimoine historique et culturel où se trouvent Cracovie, Varsovie et Auschwitz.
Nous avons bien d’autres choses à proposer : des itinéraires pédestres et
cyclables, la mer, la montagne, des petits villages et des régions
authentiques. Nous voulions de toute manière miser sur cette offre. À cet
égard, il est même possible que la crise du COVID-19 nous aide quelque
peu », avance Dominika Szulc.

Un tourisme sûr et durable

Dans la mesure où le
tourisme tourné vers la nature est plus sûr que les villes très fréquentées, on
s’attend à ce qu’il connaisse une progression. Cette façon responsable de
voyager pourrait bien faire le jeu d’Europ Assistance. « Le coronavirus a
montré à quel point nous sommes fragiles. Il deviendra plus rare de voyager de
façon désinvolte ou de prendre des risques, comme entreprendre un trekking au
Cambodge sans assurance, par exemple. La nécessité d’être protégé augmentera.
Ce besoin de prévention est une chose à laquelle notre entreprise peut
répondre. »

Pour Annemie Verschueren et
Katrin Erben, cette forme de voyage responsable est inextricablement liée au caractère
durable. MSC Croisières mise également sur cette évolution. « L’attention
portée à l’environnement est une valeur qui concerne tout le monde. En tant
qu’entreprise, nous espérons atteindre la neutralité carbone à
l’horizon 2030. Avant la crise, les croisières avaient le vent en poupe.
Nous espérons rétablir cette situation, en accordant évidemment une attention
particulière à des aspects tels que l’environnement. À chaque problème, sa
solution », conclut Patrick Pourbaix.

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