Volerons-nous bientôt sur ce nouvel avion chinois ?

Julie Docsterd,
03-12-2022
Il répond au nom de C919. C’est le nouveau fleuron de l’industrie aéronautique chinoise et celui-ci entend bien défier Airbus et Boeing dans le domaine des aéronefs moyen-courriers.

 

À l’image des Russes qui entendent bien mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des avionneurs occidentaux, les Chinois cherchent eux aussi à voler de leurs propres ailes. Une bataille qui se mènera sur le front des vols moyen-courriers et qui concernent donc les Airbus A320 et Boeing 737 MAX. Pour ce faire, l’Empire du Milieu a dégainé une nouvelle arme qui répond au nom de Comac C919. Ce dernier a été présenté en ce début du mois de novembre à l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai, dans le sud Chine. Un premier vol public depuis son approbation par les autorités chinoises de régulation.

La Chine espère que cet avion de ligne produit localement permettra de réduire en partie sa dépendance aux constructeurs étrangers même si, dans les faits, la plupart des systèmes et pièces de haute technologie de cet appareil proviennent… de l’étranger.

Feu vert en Chine… mais pas ailleurs !

Le C919 a obtenu sa certification auprès des régulateurs chinois en septembre dernier. Par contre, cet appareil n’a pas encore reçu l’autorisation de voler des régulateurs européen et américain. Ce qui n’a pas empêché les compagnies aériennes chinoises d’afficher leur soutien. China Eastern, la deuxième compagnie aérienne du pays en termes de nombre de passagers, a déclaré en mai qu’elle prévoyait d’intégrer quatre C919 à sa flotte.

Selon des médias locaux, les premiers appareils pourraient déjà être mis en service au cours du premier trimestre de l’année prochaine. Comac dit avoir reçu déjà plus de 800 commandes émanant de dizaines de clients pour le C919.

Une tuile pour Boeing

Le Boeing 737 MAX de son côté est toujours cloué au sol en Chine, et ce depuis 2019 après deux accidents aériens. Le constructeur américain a cependant déclaré en juillet que l’avion pourrait obtenir le feu vert des régulateurs cette année pour voler à nouveau dans le ciel chinois. Toutefois, les progrès ont été ralentis par les tensions commerciales persistantes entre Pékin et Washington et par l’accident meurtrier en mars dernier en Chine d’un Boeing 737-800, la pire catastrophe de l’aviation civile chinoise.