D’emblée, nous avons tous en tête les images de l’Ethiopie où famine, guerres, déplacement de populations, pauvreté… faisaient l’actualité.
Quels changements !
L’Ethiopie, flanquée de neuf régions où vivent différentes ethnies, est aujourd’hui l’une des rares démocraties fédérales et parlementaires en Afrique. Une femme particulièrement appréciée, préside désormais aux destinées du pays et un jeune premier Ministre mène tambour battant un grand nombre de réformes qui renforcent le «Vivre Ensemble». Des performances économiques et la reprise du dialogue avec l’Erythrée voisine sont autant d’éléments positifs pour la seule nation d’Afrique à ne jamais avoir été colonisée. Depuis 10 ans, l’ouverture au tourisme de qualité et non de masse devient une nouvelle source de revenus pour une population fière et accueillante.
1. Sur les traces de la reine de Saba, mythe ou réalité ?
3. Passer des paysages verts des hauts plateaux aux paysages lunaires du Danakil
La dynastie Salomonienne a fait suite à celle de Zagoué (bâtisseur de la ville de Lalibela) qui elle-même faisait suite au très puissant Empire Aksoumite de 400 avant JC à 600 après JC dont la capitale Aksoum était un carrefour commercial extrêmement important et qui abrite les fondations du palais de la mystérieuse Reine de Saba.
Vu qu’il existe plus de deux ans entre le règne du Roi Salomon et la souveraineté d’une Reine dans la région d’Aksoum, les fondements de cette légende sont évidemment remis en cause… D’autant qu’il est aussi question d’une Reine de Sabbat au Yémen voisin !
Mythe ou réalité, la reine de Saba est mentionnée dans des récits bibliques, coraniques et hébraïques comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui à l’époque, s’étendait du Yémen au nord de l’Éthiopie et en Érythrée.
Des édifices excavés dans la roche de Lalibela, reconnus au Patrimoine mondial de l’UNESCO, aux chapelles, églises et monastères creusés ou bâtis dans des lieux simplement improbables… l’Ethiopie compte de nombreux chefs d’œuvres chrétiens. Souvent aux sommets de massifs et de montagnes, ces édifices témoignent de la foi du peuple Ethiopien qui se rapproche autant que possible du ciel et de son Dieu.
Très croyants et très pratiquants, les Ethiopiens fêtent la Vierge Marie et Saint Michel chaque mois dans les villes et les villages d’Abyssinie. En janvier par contre, dans une ferveur collective le peuple réitère ses vœux de baptême à l’occasion de l’Epiphanie éthiopienne à travers des festivités extraordinaires qui s’étalent sur trois jours : le Timkat.
Les prêtes et les moines vêtus de leurs plus beaux habits dorés et de leur bâton de prière exhibent au cours de fastueuses processions, les Tabots, symboles des Commandements de Dieux repris dans l’Arche d’Alliance originale, ramenés en Ethiopie par Ménélik à son retour de Jérusalem…
Spectacle, multicolore et multiséculaires, le Timkat éveille tous les sens et anime toute la population en liesse par des danses traditionnelles, des chants et des prières publiques.
Le blanc, les couleurs vives, les riches parures des officiants, les discours et les sermons soutiennent un clergé toujours très puissant dans cette région.
Si la religion est le fil conducteur de l’histoire du nord-est de l’Ethiopie, si les festivités du Timkat magnifient indéniablement la découverte de l’Abyssinie, la dignité des populations rurales et la beauté des paysages marquent à jamais le visiteur au cours de ces trois jours de fêtes.
Ici, on laboure aux jarrets de bœufs, on moissonne à la main, on vit de ce que la terre produit et on invite le voyageur à partager un café, un pure Arabica, grillé, concassé et infusé devant vous… Humez, goutez… jamais vous ne l’oublierez !
Un peu plus à l’Est, la dépression du Danakil sépare les hauts-plateaux d’Abyssinie de l’Erythrée. Cette dépression qui vous plonge au-dessous du niveau de la mer (moins 157m) est aussi la voie qui engage le grand rift africain et son enchaînement de lacs au Kenya et en Ouganda : le lac Kivu, le Tanganyika et le lac Malawi. Ceux-ci s’incrustent dans cette grande faille qui sépare les plaques tectoniques africaines. Du septième ciel au fin fond de la dépression du Danakil, les paysages se succèdent mais ne se ressemblent pas. Exactement comme les superbes coiffures des femmes Tigréennes qui font place à la finesse traditionnelles des femmes Afar. Ici la vie est rude et minimaliste… On se contente du peu de revenu engendré par la collecte des plaques de sel arrachées au cœur du lac Assalé et remontées à dos de dromadaires vers Mekele, capitale de la région du Tigré. Le sel, fit déjà la richesse du Royaume de la Reine de Saba.
Ici, tout est inoubliable !