IRM : Le réchauffement climatique en Belgique

Julie Docsterd,
21-04-2023
Découvrez comment le climat belge a évolué ces dernières années 🌦️ 🌡️ L'IRM révèle les impacts du réchauffement climatique en Belgique sur nos vies quotidiennes.

Le réchauffement climatique est l’un des défis les plus urgents auxquels le monde est confronté aujourd’hui, et la Belgique ne fait pas exception. Les données scientifiques montrent que notre pays a déjà connu des changements significatifs dans son climat au cours des dernières décennies.

L’Institut Royal Météorologique (IRM) de Belgique est une organisation qui surveille et analyse le climat du pays depuis plus de 100 ans. Les observations répétées au fil des ans ont permis à l’IRM de déceler des évolutions significatives du climat belge, reflétant la réalité d’un monde en mutation constante. Les températures plus chaudes enregistrées ces dernières années en Belgique, les précipitations plus fréquentes et les phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus nombreux sont autant de signes de cette évolution. Ces changements sont le résultat direct du réchauffement climatique, un phénomène planétaire causé par l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et ils ont un impact direct sur l’environnement et la société. En effet, ils peuvent affecter les récoltes agricoles, les écosystèmes naturels et la qualité de l’air et de l’eau. Les conséquences sont également économiques, avec des coûts élevés pour la gestion des catastrophes naturelles et la mise en place de mesures d’adaptation.

L’IRM travaille à la fois sur la surveillance du climat en Belgique et sur l’élaboration de modèles climatiques pour mieux comprendre les tendances futures. L’organisation fournit des données et des prévisions météorologiques aux autorités locales et nationales, aux entreprises et au grand public. Elle fournit également des conseils sur la manière de s’adapter aux changements climatiques, notamment en ce qui concerne les risques d’inondation et les pratiques agricoles.

Et concrètement ?

 « La normale climatique correspond à une valeur moyenne sur une période de 30 ans » explique l’institut météorologique. Tous les 10 ans, l’IRM calcule les nouvelles normales pour les principales variables du climat. La nouvelle période de référence 1991-2020 remplace donc la période de référence précédente 1981-2010.

L’Institut Royal Météorologique a présenté les nouvelles normales climatiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le climat belge a évolué ces dernières années.
En effet, les données de l’IRM montrent clairement que le climat belge est devenu plus chaud et plus humide au cours des dernières décennies. Depuis 1901, la température moyenne a augmenté de 1,9 degré Celsius, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale. Les étés sont de plus en plus chauds et secs, avec des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. En 2019, la Belgique a connu sa deuxième vague de chaleur la plus longue et la plus intense jamais enregistrée, avec des températures atteignant 40 degrés Celsius.

En plus des vagues de chaleur, la Belgique a également connu une augmentation des précipitations. Depuis 1951, les précipitations ont augmenté de 6%, principalement pendant les mois d’hiver. Cela a entraîné une augmentation des inondations et des dommages économiques associés. En conséquence, des plans d’action pour l’adaptation aux changements climatiques dans des domaines tels que la gestion des ressources en eau, la gestion des risques d’inondation, la gestion de la biodiversité et l’agriculture ont été mis en place. Toutefois, malgré ces efforts, en juillet 2021, la Belgique a été touchée par des inondations dévastatrices qui ont causé des dommages considérables dans de nombreuses régions du pays. Les conséquences de ces inondations ont été estimées à plusieurs milliards d’euros, soulignant l’urgence d’une action continue pour atténuer les effets du changement climatique et de s’adapter à ses conséquences.

 Gel et jours d’été

Le changement climatique se reflète aussi dans les conditions météorologiques extrêmes. Outre les vagues de chaleur et les précipitations accrues, les données récentes montrent également une tendance à la diminution des jours de gel. En effet, au cours des 30 dernières années, il y a eu en moyenne 13 jours de gel de moins par rapport à la période 1961-1990. Cette tendance est particulièrement prononcée dans les régions côtières et les vallées de la Meuse et de l’Escaut, où la réduction des jours de gel est encore plus marquée. Cette diminution des jours de gel a des impacts sur l’environnement, l’agriculture et l’économie en général, car elle perturbe le cycle naturel de certaines plantes et animaux, affecte la qualité des sols et peut nuire aux infrastructures et aux bâtiments.

D’autre part, le changement climatique a augmenté le nombre de jours d’été en Belgique. Au cours de la période 1961-1990, il y avait en moyenne 20 jours d’été par an, alors qu’il y en a maintenant en moyenne 30. Cette augmentation des jours d’été a des conséquences sur la santé et le bien-être des citoyens, car elle expose les populations à des vagues de chaleur qui peuvent être dangereuses, surtout pour les personnes les plus vulnérables. Elle a également des impacts sur l’environnement, car elle accélère la fonte des glaciers et la diminution des réserves d’eau.

Impact sur l’écosystème et l’agriculture belge

Le changement climatique a un impact sur l’écosystème de la Belgique, car les espèces animales et végétales doivent s’adapter à un climat changeant. Ceci peut perturber les chaînes alimentaires et entraîner des migrations de population. Les zones humides et les estuaires sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, car ils sont sensibles aux fluctuations du niveau de la mer et aux précipitations. La perte de ces habitats naturels peut avoir des conséquences néfastes pour la biodiversité et l’approvisionnement en eau.

Les changements climatiques ont également un impact sur l’agriculture belge. Les vagues de chaleur et les précipitations extrêmes peuvent endommager les cultures et réduire les rendements. Les agriculteurs doivent par conséquent s’adapter à des conditions climatiques changeantes en choisissant des variétés de cultures plus résistantes et en modifiant leurs pratiques agricoles.

En conclusion, les changements climatiques ont des conséquences économiques et sociales importantes pour la Belgique et ses citoyens, comme l’indique l’IRM.  Les secteurs agricole, touristique et énergétique sont particulièrement touchés, ce qui peut entraîner des pertes d’emplois et de revenus. Pour faire face à ces défis, notre pays doit continuer à investir dans la recherche, l’innovation et la mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique et assurer un avenir durable pour les générations futures.