

Après une première nuitée à quai au cœur d’Amsterdam, les moteurs se réveillent aux aurores, à 5h30, faisant légèrement frissonner la carcasse du bateau. Nos yeux s’ouvrent le temps d’un instant, puis se referment et on se laisse à nouveau bercer par les flots. Notre bateau Viva Enjoy laisse derrière lui les touristes et lumières d’Amsterdam, pour prendre le large.
À l’heure du petit-déjeuner, à une trentaine de kilomètre au nord-est d’Amsterdam, notre embarcation lutte contre d’épaisses vagues. Pas de quoi faire trembler les tasses, mais on se croirait en pleine mer. Et point de terre visible à l’horizon. Nous sommes en fait sur un ancien bras de la mer du Nord, transformé à partir de 1932 en deux lacs artificiels (Markermeer ou lac de Marken, et IJsselmeer ou lac de l’IJssel). Un épais barrage fut en effet érigé à l’époque pour repousser la mer et transformer l’ancien golfe en lacs d’eau douce, l’asséchant même par endroits pour y faire pousser de vertes prairies et des villes nouvelles.
L’éloignement de la mer et l’arrivée d’eau douce a chassé harengs et anchois, chamboulant la vie des pêcheurs d’autrefois. À Enkhuizen, le musée Zuiderzee (« Mer du sud », surnom de l’ancien bras de mer) retrace la vie d’avant le barrage. Un village entier y a été reconstitué, avec plus de 140 bâtiments historiques. Ces maisons sont pour la plupart authentiques (acheminées en entier ou brique par brique de toute la Hollande !). Elles nous ouvrent leurs portes et sont décorées d’objets d’époque, rendant la visite très réaliste. Les filets de pêche pendent aux façades et des artisans en habits d’époque font revivre les métiers anciens : un cordier tresse le lin, un forgeron bat le fer tout chaud et il y a aussi un fumoir à poisson avec dégustation. Sans oublier l’église, l’école, le bureau de poste et différents commerces, tous échappés du passé.
Le musée abrite la plus grande collection de bateaux des Pays-Bas, avec de nombreuses embarcations en bois. En 1900, jusqu’à 2.000 bateaux pouvaient se croiser chaque jour sur les eaux poissonneuses de la Zuiderzee. Mais il temps de rejoindre notre navire moderne, pour l’heure du dîner. Parmi les trois restaurants, nous avons choisi le plus fin : le « Bistro », accessible sur réservation mais sans supplément de prix. Entre la soupe de homard et la souris d’agneau (bien d’autres choix sont proposés), notre bateau trace son sillon vers la prochaine étape de notre croisière Viva Cruise « Sea of tulips » : Nimègue, plus vielle ville des Pays-Bas, que l’on vous présente dans le prochain épisode.
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