Tout commence la veille, avec un grand feu sacré : on y rejoue la crémation de Holika, une démone consumée par le dieu Vishnu. D’où le nom Holi, qui signifie littéralement « brûler ». Un rituel ? Oui. Une soirée tranquille ? Pas du tout !
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Avant d’être un bain de pigments, Holi est d’abord un rituel ancestral. Elle puise ses origines dans le Vasantotsava, la fête du printemps dans l’Inde ancienne, célébrant à la fois le renouveau de la nature et la fertilité. On y vénérait tour à tour Kâma, dieu de l’amour, et Krishna, figure espiègle et divine.
Deux mythes s’entrelacent : celui de Holika, démone brûlée par la foi inébranlable d’un jeune dévot, et celui des espiègleries de Krishna qui barbouillait de couleurs les bergères du village.
Un carnaval de pigments
La fête du Holi, qui se tiendra le 4 mars en 2026, est une douce folie : on sort vêtu de blanc, qu’on transforme en arc-en-ciel ambulant. On s’asperge de poudres colorées, chaque teinte ayant sa symbolique : vert pour l’harmonie, orange pour l’optimisme, bleu pour la vitalité, rouge pour l’amour.
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“Bura na mano, Holi hai !”
On se poursuit dans la rue en criant “Bura na mano, Holi hai” – littéralement « Ne sois pas fâché, c’est Holi ! ». Tout est permis… ou presque. Holi est aussi un moment où les hiérarchies sociales s’inversent.
Une hiérarchie inversée, le temps d’un jour
Pendant une journée, les castes se mêlent, les rôles s’effacent. Le bhang, boisson à base de cannabis, coule à flots.
Célébrée surtout dans le nord de l’Inde, la fête du Holi s’est exportée bien au-delà, comme au Rajasthan, par exemple. Certes, la récupération marketing par quelques pays occidentaux notamment, fait grincer quelques dents. Mais est-ce si grave si une tradition millénaire invite à se lancer des couleurs au lieu des regards noirs ?