Vendée Arctique : une victoire humaine pour Denis Van Weynbergh et tous les skippers

François Piette,
06-07-2022
Cette année, le Vendée Arctique fut une course particulièrement éprouvante pour les skippers qui y participèrent. Denis Van Weynbergh, le skipper belge, alterna les extrêmes avec une rare détermination… Si la course se solda par un abandon pour notre compatriote, il considère néanmoins cette expérience comme une victoire humaine.

Nous vous en parlions il y a peu, le Vendée Arctique était, pour le skipper belge, un « galop d’essai pour le Vendée Globe ». Partant des Sables d’Olonne, les skippers prirent le cap du cercle polaire arctique. Pour Denis Van Weynbergh, les débuts furent des plus prometteurs avec une très belle 7ème place dès le 3ème jour.

Des conditions dantesques

Hélas, après l’optimisme des débuts, une météo dantesque redistribua toutes les cartes, au point d’ailleurs que l’organisation décida de faire de la porte de l’Islande, la ligne d’arrivée de cette Vendée Arctique. Après avoir percuté un OFNI et perdu un safran, Denis Van Weynbergh se fit une déchirure musculaire à la jambe. La mort dans l’âme, le bateau bien abimé, Denis décida d’abandonner à moins d’une vingtaine de miles de la ligne d’arrivée. Après avoir connu le pire, Denis allait enfin connaître le meilleur : un formidable exemple de solidarité !

Une solidarité indéfectible

Amarré dans un port Islandais, la solidarité s’est très vite mise en place. En collaboration avec son équipe de bénévoles Sablaise, les Islandais lui ont apporté une aide précieuse. En effet, ils ont pallié aux différentes réparations et aux nombreuses démarches administratives pour pouvoir affréter un safran depuis la France. Humainement et logistiquement, ce fut incontestablement le temps fort de cette aventure…

La solidarité entre skippers n’est pas non plus une certaine vue de l’esprit et elle s’est rapidement concrétisée : Szabolcs Weores, un skipper hongrois ayant lui aussi abandonné, n’a pas hésité une seule seconde à prendre le premier avion pour rejoindre Denis à Reykiavik pour l’aider et faire le convoyage vers les Sables d’Olonne. Une première ! Jamais un Imoca avec 2 skippers se sont retrouvés à cette latitude Nord.

S’il n’a pas terminé la course, Denis Van Weynbergh garde malgré tout un excellent souvenir de cette expérience : « J’ai eu la chance d’avoir un équipier de charme et de choc en l’occurrence Szabolcs Weöres, c’est un bel exemple de solidarité entre marins. […] En mer on trouve souvent ce genre de valeurs et de sentiment entre nous les skippers, et je pense que Szabi n’a pas hésité une seule seconde à venir me rejoindre, j’aurais fait pareil et n’importe qui d’autre aurait fait la même chose dans la même situation. Cela souligne une fois de plus qu’on peut vivre dans un monde positif, de valeurs, de solidarité, d’entraide, c’est important de le souligner par les temps qui courent. »