5 choses à savoir sur la Moldavie

Julie Docsterd,
02-09-2021
Ancienne république soviétique nichée entre l'Ukraine et la Roumanie, la Moldavie est connue pour son industrie viticole, mais aussi pour la pauvreté de sa population et pour un conflit gelé avec les séparatistes de Transdniestrie.

En cette période électorale pour le pays, voici 5 choses à savoir…

Entre Russie et Europe

Suivre la vie politique moldave est une affaire compliquée. Le président sortant Igor Dodon souhaite des liens plus resserrés avec Moscou mais son adversaire, l’ancienne Première ministre Maïa Sandu, désire se rapprocher de l’Union européenne, avec laquelle la Moldavie a signé un accord d’association.
Cette dualité reflète l’histoire complexe de la Moldavie: elle a longtemps fait partie de l’Empire ottoman, puis a été occupée par la Russie avant d’être intégrée à la Roumanie et de devenir, en 1940, la République soviétique de Moldavie. 

La Moldavie est finalement devenue indépendante après la dislocation de l’URSS, en 1991.
La langue officielle est le roumain bien que le russe reste très parlé. Une minorité turcophone mais de religion orthodoxe, les Gagaouzes, y possède aussi une langue aujourd’hui menacée.
Des centaines de milliers de Moldaves vivent et travaillent en Russie et dans l’Union européenne.

L’un des plus pauvres d’Europe

La Moldavie est souvent décrite comme le pays le plus pauvre d’Europe, même si selon le dernier classement du Fonds monétaire international (FMI), ce triste trophée revient à l’Ukraine.
Selon la Banque mondiale, en 2020, le PIB par habitant était de 3.395 dollars, un peu plus du quart de celui de la Roumanie voisine et 12 fois moins que la France.
Privé de ressources naturelles, le pays dépend beaucoup de sa diaspora pour subsister. Mais cette dernière, si elle permet des transferts d’argent conséquents, a aussi fait chuter drastiquement le taux de population en âge de travailler. Selon l’Organisation internationale du travail, la Moldavie détient le deuxième plus bas taux d’emploi en Europe (40,7%).

Du vin, peu de touristes

Le climat moldave, avec ses 300 jours d’ensoleillement par an, est idéal pour les vignes, faisant de la viticulture un secteur économique important. Quelque 85% de la production est exportée, essentiellement en Pologne, en Roumanie, en République tchèque, en Russie et en Chine, selon le gouvernement moldave. Au gré des tensions diplomatiques, la Russie a régulièrement interdit les importations de vin moldave sur son territoire. La Moldavie tente aujourd’hui d’utiliser le vin pour développer le tourisme, une industrie embryonnaire: seuls 160.000 visiteurs y ont séjourné au moins une nuit en 2018, selon l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT).

Région séparatiste

A peine 200 kilomètres de long, rarement plus de 20 km de large: la Transdniestrie est un confetti et pourtant, cette république séparatiste a sa propre monnaie, son gouvernement et édite ses timbres. Cette région russophone a fait sécession à l’indépendance de la Moldavie, à l’issue d’une brève guerre ayant fait des centaines de morts. Jamais reconnue par la communauté internationale, la Transdniestrie peut toutefois compter sur l’aide de la Russie, qui y stationne en permanence une garnison militaire, gelant ce conflit en défaveur de Chisinau.

La Syldavie d’Hergé

Le fait d’être l’un des pays les plus méconnus d’Europe peut inspirer les artistes. Le dessinateur Hergé avait utilisé la Moldavie comme modèle pour créer la Syldavie, petite monarchie fictive visitée par Tintin. Quelques décennies plus tard, un groupe d’auteurs australiens a publié un guide touristique au ton mordant sur un pays imaginaire appelé “Molvanie”, largement inspiré des clichés occidentaux sur les pays d’Europe de l’est.