Il a vécu plus de 5.000 ans sur les pentes du Nevada… avant d’être abattu pour une étude climatique.
© adobe
Perché à 3.000 mètres d’altitude sur les flancs du Wheeler Peak, dans le Nevada, Prometheus (WPN-114 pour les intimes) était un pin Bristlecone du genre Pinus longaeva. Et surtout : l’arbre le plus vieux jamais enregistré. Au moment de sa coupe en 1964, il avait au moins 4.862 ans… et probablement plus de 5.000 ! Son tronc, modeste mais costaud, cachait un âge digne des pyramides !
L’erreur qui coûte cher
Tout commence avec Donald R. Currey, étudiant en géographie passionné de climats anciens. Il cherchait à dater les oscillations du Petit Âge glaciaire via la dendrochronologie. Mais à défaut d’un outil en état (il aurait cassé son carottier…), il opte pour une solution radicale : faire abattre Prometheus.
À l’époque, personne ne sait encore que cet arbre est un record du vivant. Le couper ? Une décision partagée entre l’étudiant et les Forest Rangers. Un malentendu scientifique aux conséquences irréversibles.
Leçon de modestie
Après l’analyse des anneaux, c’est la stupeur : Prometheus détrône Methuselah, un autre bristlecone californien célèbre, comme doyen du vivant. En voulant mieux comprendre le passé climatique, on a effacé une part irremplaçable de ce même passé.
Des morceaux de Prometheus sont encore visibles aux États-Unis, dans des musées ou des centres scientifiques. En 2014, une cérémonie a été organisée pour les 50 ans de sa disparition…