Derrière son nom percutant, le Beating Retreat cache une histoire aussi longue que complexe… On vous la détaille ?
Né en Angleterre au XVIIᵉ siècle, le Beating Retreat sonnait autrefois le moment pour les troupes de revenir calmement vers le château. Ce rituel, d’abord appelé watch setting, commençait au coucher du soleil, marqué par un coup de canon. Dès 1690, l’armée de James II formalise la chose, suivie en 1694 d’un ordre de William III demandant aux tambours d’arpenter les rues pour annoncer la retraite, répondus en écho par les batteurs des autres régiments.
À Londres : chevaux, canons et précision chirurgicale
Aujourd’hui, la version la plus connue se déroule sur Horse Guards Parade, à deux pas de Whitehall. Le concert livré au soleil couchant mêle musique, drill d’une précision mathématique, chevaux et canons parfaitement synchronisés.
L’événement lève des fonds pour le Army Benevolent Fund et les œuvres de la Household Division, rappelant que derrière le spectacle se cachent des actions concrètes pour les soldats et vétérans.
La partition musclée des Royal Marines
Tous les deux ans (parfois trois), les « Massed Bands of His Majesty’s Royal Marines » réunissent près de 200 musiciens, toujours sur Horse Guards Parade, cette fois pour célébrer l’anniversaire de leur Captain General. Le salut final peut être pris par le First Sea Lord, le Commandant General… ou un membre de la famille royale venu apprécier la synchronisation des cuivres.
Les variantes : chacune son style, mais toujours au crépuscule
Le concept fait des émules dans tout le Commonwealth et au-delà, chaque pays le réinterprétant à sa sauce. En Inde, par exemple, le Beating Retreat clôt les festivités du Republic Day le 29 janvier, avant l’illumination spectaculaire des bâtiments gouvernementaux.
Un rituel, mille échos
Partout où il est repris, le Beating Retreat oscille entre mémoire militaire, musique de haut vol et tradition martiale. Un moment suspendu où le crépuscule devient scène, et les armées, orchestres…