Entre dieux capricieux, montagnes amoureuses et oiseaux héroïques, les légendes maories transforment la Nouvelle-Zélande en conte vivant.
© rod-long
Les Maoris sont le peuple autochtone d’Aotearoa, le nom maori de la Nouvelle-Zélande. Originaires de Polynésie, ils auraient accosté sur ces terres vers le XIIIᵉ siècle, apportant avec eux une langue, une spiritualité et un art profondément connectés à la nature. Leur culture repose principalement sur la transmission orale : contes, chants, danses et haka ne sont pas de simples traditions, mais des manières de préserver la mémoire du monde. Et dans ces récits mythiques, entre dieux malicieux, amours tragiques et héros intrépides, on trouve souvent plus de drame que dans une série de seconde zone…
1. Māui et le poisson géant – la naissance d’Aotearoa
Commençons par Māui, le héros rusé, un peu l’enfant terrible des légendes polynésiennes. Ses frères, las de ses tours, partent pêcher sans lui. Mais Māui, malin, se cache à bord avec un hameçon taillé dans une mâchoire magique. En récitant des incantations, il attrape un poisson colossal !
Ce poisson ? C’est le Nord de la Nouvelle-Zélande, appelé Te Ika-a-Māui, « le poisson de Māui ». Quant à sa pirogue, elle devint le Sud du pays. Même l’île Stewart serait son ancre. Si un jour vous contemplez ces îles depuis un avion, imaginez que vous survolez une pêche mythologique !
2. Les larmes gelées de Hine Hukatere – Franz Josef Glacier
L’amour éternel a parfois un goût de neige. Hine Hukatere, passionnée d’alpinisme, convainc son amoureux Wawe de l’accompagner dans les montagnes. Malheureusement, une avalanche emporte Wawe. Dévastée, Hine pleure tant que ses larmes se figent en glace, donnant naissance au glacier Franz Josef.
Aujourd’hui encore, les guides locaux racontent que ces glaces sont les “larmes gelées d’Hine Hukatere”, rappelant la beauté tragique de l’amour maori.
© adrien-aletti
3. Le sacrifice du kiwi – le courage du petit oiseau
Autre temps, autre drame. Les forêts maories dépérissent, rongées par les insectes. Le dieu Tāne Mahuta supplie les oiseaux de descendre du ciel pour sauver les arbres. Le tūī, le pūkeko et le pīpīwharauroa refusent tous, craignant l’obscurité ou la boue.
Mais le kiwi, lui, accepte. En échange, il perd ses ailes, ses plumes colorées et la lumière du jour. En devenant un oiseau terrestre, il sauve la forêt et devient le symbole du courage. Ironie du sort, c’est aujourd’hui le symbole national de la Nouvelle-Zélande !
4. Poutini et le pounamu – l’amour transformé en jade
Le pounamu (jade vert) est sacré pour les Maoris, et pour cause. La légende raconte que le taniwha Poutini, gardien du jade, tomba amoureux d’une femme humaine, Waitaiki. Pour la garder à jamais, il la transforma en pierre avant que son mari ne la retrouve. Depuis, chaque fragment de jade trouvé dans les rivières de l’île Sud serait un morceau du corps de Waitaiki. Un amour éternel, certes, mais un peu minéral…