Quand on pense à la Polynésie française, on voit souvent une carte postale géante : des lagons turquoise, des tatouages mystiques et une vie lente au rythme d’un ukulélé. Sauf que la réalité est bien plus nuancée. Voici cinq clichés tenaces qui font doucement sourire les habitants de Tahiti, des Tuamotu ou des Marquises.
© fabien-bellanger
1. « Tout le monde parle tahitien là-bas »
Le français est omniprésent. C’est la langue de l’école, de l’administration, des médias, des séries Netflix… Même si le reo tahiti est enseigné, valorisé et parlé dans certaines familles, il est loin d’être la langue du quotidien pour tout le monde. Et encore moins dans les autres archipels où l’on parle le marquisien, le paumotu ou le mangarévien. Bref, la diversité linguistique existe, mais ce n’est pas la version hollywoodienne d’un peuple parlant tous la même langue exotique.
2. « Les gens se déplacent en pirogue, façon Moana »
L’image est belle, hein ? Mais aujourd’hui, on prend surtout le bateau à moteur, le ferry ou l’avion. Entre les îles, la mer est vaste, souvent agitée, et tout déplacement demande du temps et de l’argent. Il n’est pas rare que certaines familles se voient quelques fois par an seulement, car les distances sont immenses. Moana, c’est Disney. En Polynésie, c’est Air Tahiti.
© artak-petrosyan
3. « Soleil, soleil, soleil »
Oui, les couchers de soleil sont magiques. Oui, les plages font rêver. Mais attention à la saison des pluies, aux coups de vents et aux caprices du ciel. Entre novembre et mars, on peut vivre plusieurs jours de pluie tropicale intense, et les cyclones sont une réalité dans certaines zones. Et même hors saison, il y a des jours où la grisaille s’invite. A noter que la Polynésie étant très étendue, les climats sont parfois assez différents d’une île à l’autre !
4. « La vie locale, c’est du chill permanent »
Ce cliché plaît, surtout quand on rêve d’évasion. Et c’est vrai qu’on y ressent une forme de sérénité, une absence de stress européen. Mais ça ne veut pas dire que tout est facile. Les habitants jonglent avec des prix exorbitants (même un concombre peut coûter 3 €), des démarches administratives complexes et un système de santé parfois saturé.
© fabien-bellanger
5. « Le tatouage est obligatoire »
Les tatouages polynésiens sont parmi les plus riches en symboles au monde. Chaque motif raconte une histoire. Mais tout le monde ne les arbore pas pour autant ! Certains préfèrent ne pas se faire tatouer, par pudeur ou par choix personnel. La beauté de la culture polynésienne, c’est aussi cette liberté : on n’est pas moins « d’ici » parce qu’on a la peau vierge d’encre.