La Cour des comptes italienne a refusé de valider le lancement du colossal Pont de Messine, estimé à 13,5 milliards d’euros ! Le projet, censé relier la Sicile à la Calabre, promettait le plus long pont suspendu du monde, capable de résister aux vents violents et aux tremblements de terre.
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La Cour a indiqué ne pas avoir « approuvé le visa et l’enregistrement consécutif » de la délibération ministérielle qui autorisait les travaux. Motif ? Des zones d’ombre sur la solidité technique et financière du dossier. Les motivations détaillées seront publiées d’ici fin novembre.
Meloni vs les juges
La Première ministre Giorgia Meloni, farouche défenseuse du pont qu’elle décrit comme le symbole de « la force de volonté de l’Italie », a fustigé ce qu’elle qualifie d’ « énième acte d’ingérence des juges ». « Les ministères concernés ont fourni des réponses précises à toutes les observations formulées », a-t-elle insisté dans un communiqué. Son allié, Matteo Salvini, ministre des Infrastructures, s’est empressé de dénoncer sur X un « grave préjudice pour le pays » et un « choix politique plutôt qu’un jugement technique ».
Une Italie divisée, un pont fissuré
Du côté des opposants, la joie est palpable. Angelo Bonelli, député de l’Alliance Verts et Gauche, parle d’“une victoire de la justice et du droit” et appelle Salvini à “démissionner”.
En toile de fond, la Cour avait déjà pointé un “fort déséquilibre” dans les investissements d’infrastructures de l’État italien, jugés trop centrés sur ce projet pharaonique alors que le pays reste lourdement endetté.