Vidéo | Un jour, un endroit : 11 juin 1955, Le Mans, la course qui a changé l’histoire

13-06-2025
Le 11 juin 1955, à 18h26 précises, le circuit du Mans s’est figé dans un moment d’horreur. C’était il y a 70 ans… Ce qui devait être une célébration de la vitesse et de la performance s’est transformé en la plus grande tragédie de l’histoire du sport automobile. Ce jour-là, les 24 Heures du Mans ont basculé dans l’irréparable.

Une course pleine de promesses

Le ciel était clair, l’ambiance électrique. Sur la ligne de départ, on retrouve des fleurons de l’époque, comme les Jaguar Type D, Mercedes 300 SLR et autres Ferrari 121 LM. Les spectateurs étaient massés au plus près de la piste. Mais derrière ce spectacle se cachait une réalité bien plus dangereuse : en 1955, la sécurité était encore un concept flou, autant pour les pilotes que pour les milliers de fans venus admirer leurs héros.

18h26

À 18h26, tout a basculé. La Jaguar de Mike Hawthorn dépasse l’Austin-Healey de Lance Macklin, puis freine sèchement pour rentrer aux stands. Ses freins à disque, ultra-performants, surprennent Macklin qui tente de l’éviter et dévie sa trajectoire. Derrière, la Mercedes de Pierre Levegh, lancée à plus de 200 km/h, ne peut l’éviter. Elle décolle, explose littéralement en vol, et ses débris enflammés s’abattent sur le public. Levegh meurt sur le coup, et plus de 80 spectateurs trouvent la mort. Une scène apocalyptique, encore inimaginable aujourd’hui.

Des conséquences lourdes et durables

Le choc est mondial. Dès le lendemain, des pays comme l’Espagne, l’Allemagne ou la Suisse suspendent les courses automobiles. La Suisse, elle, ne les autorisera plus jamais sur circuit fermé. De nombreux pilotes prennent leur retraite. Mercedes, malgré ses performances, quitte la compétition, et ne reviendra en sport auto qu’en 1987.

Cet accident sera le déclencheur de profondes réformes : installation de vraies barrières de sécurité, zones pour spectateurs mieux protégées, meilleures normes pour les circuits, casques plus résistants, extincteurs embarqués, etc. Le sport auto entre enfin dans une ère plus moderne, avec la sécurité comme priorité.

Un souvenir impérissable

Même des décennies plus tard, le drame du Mans 1955 reste dans toutes les mémoires. Il symbolise à la fois la passion extrême que suscite ce sport et les risques réels qu’il implique. C’est un moment sombre, mais essentiel à comprendre pour mesurer le chemin parcouru depuis, et les vies que ces évolutions ont probablement sauvées.